Le stress sous différentes formes
Le stress est une réponse naturelle à des situations exigeantes. Il se présente sous deux natures principales.
Le stress psychologique : causé principalement par des facteurs émotionnels et d’une manière générale l’angoisse, la peur, les soucis liés à certains évènements. Il peut avoir un impact sur la santé mentale et physique.
Le stress mécanique (ou stress physique) : causé par des facteurs physiques, comme les forces exercées sur le corps, le mouvement et d’une manière générale les conditions d’entraînement. Il peut entraîner des dommages aux tissus voire parfois de la douleur.
Les deux types de stress peuvent avoir des effets qui se cumulent.
Le but lorsque l’on est soumis à un stress est d’avoir les ressources nécessaires pour y faire face : c’est ce qu’on appelle l’adaptation.
Dans cet article, nous nous concentrerons sur le stress psychologique. Les athlètes sont souvent exposés à ce type de stress. Parmi ses causes, on peut citer les exigences de la vie d’athlète, la pression du résultat ou encore l’angoisse liée aux blessures.
Deux formes de stress psychologiques existent :
- le stress aigu, de courte durée et qui peut être bénéfique pour la performance sous certaines réserves (l’adaptation)
- le stress chronique, de longue durée et qui comporte globalement des effets négatifs sur la santé physique et mentale.
La nature du stress et les moyens de l’athlète pour s’y adapter vont conditionner une réponse favorable ou défavorable à ce stress. Et l’impact sur les performances qui en découle.
La physiologie du stress
La réponse du corps au stress est complexe et implique plusieurs mécanismes physiologiques.
Après plusieurs premières réponses hormonales, le stress mène à la libération d’hormones, dont le cortisol.
Cette hormone aura par exemple un impact important sur la glycémie (taux de sucre dans le sang). L’axe hypothalamo-pituitaire-adrénalien (HPA) contrôle cette première réponse au stress.
Le système nerveux sympathique (SNS) est également activé pendant le stress, ce qui augmente la fréquence cardiaque et la pression artérielle. Cette réponse physiologique est nécessaire pour agir rapidement dans une situation de stress, mais peut interférer avec la performance sportive (mais aussi la santé) si elle reste activée trop longtemps.
La combinaison de l’axe HPA et de l’activation du SNS peuvent ainsi avoir des effets négatifs sur les performances sportives.
Sur la durée, des niveaux élevés de cortisol peuvent réduire la masse musculaire, perturber le système immunitaire et entraîner de la fatigue. Alors que l’activation du SNS peut entraîner des tensions musculaires, une perte de motricité et une altération de l’attention et de la concentration.
L’ensemble de la réponse physiologique au stress peut donc affecter les performances sportives en diminuant par exemple l’endurance, la puissance, la force et la coordination.
Stress chronique et performances sportives
La littérature scientifique se penche depuis plusieurs années sur l’influence du stress su la performance. En 2008, une étude a étudié l’effet du stress sur un protocole de 12 semaines d’entraînement en résistance.
Les participants évalués avec un faible niveau de stress ont connu une augmentation significativement plus importante de leurs performances par rapports à leurs homologues à stress élevé.
Les mécanismes en jeu sont encore flous.
- Le stress peut jouer sur la motivation de l’athlète, et sa perception concernant sa charge d’entraînement.
- Le stress peut aussi altérer le processus de récupération, en affectant des comportements qui jouent sur cette récupération. L’alimentation et le sommeil par exemple.
- Enfin le stress peut jouer sur des facteurs biologiques sous-jacents responsables de l’anabolisme/ catabolisme et du fonctionnement immunitaire.
Stress pré compétition et performances sportives
Il me semblait aussi important de discuter du stress pré compétition, qui se distingue d’un stress chronique.
Selon l’enjeu et le profil d’un athlète, il n’est pas rare qu’une course, une épreuve, un combat, … soit une source importante de stress. Ce stress pré compétition va entraîner un pic de sécrétion du cortisol et la mobilisation d’énergie sous forme de glucides.
Les réserves de glycogène vont alors se vider. Cette déplétion du glycogène sera préjudiciable sur les sport qui utilisent principalement les glucides à des fins énergétiques (demi-fond, marathon, crossfit).
Le glycogène étant un facteur limitant important, et il faut éviter d’en vider les réserves avant le départ.
Dans ces situations, une boisson d’attente peut-être une solution pour maintenir les réserves de glycogènes au maximum
La gestion du stress pour améliorer ses performances
Il y a encore quelques années, le volume d’entraînement était considéré comme le seul pilier de la performance sportive : il fallait s’entraîner plus pour performer plus.
Aujourd’hui, nous avons conscience de l’importe de bien d’autres facteurs : le stress en est un des principaux. Et donc parfois, mieux gérer son stress est la stratégie la plus adaptée pour améliorer ses performances.
Surveiller les niveaux de stress des athlètes est donc une condition importante pour maximiser leur récupération et leur adaptation. Ceci devra se faire à la fois dans le cadre de l’entraînement et en dehors.
Le mot de la fin
Dans cet article, nous avons vu l’impact négatif que pouvait avoir le stress sur la performance sportive, en perturbant notamment le phénomène d’adaptation.
Pour aller plus loin, certains conseils devront ensuite être individualisés. Je me tiens à votre disposition pour toute question.
À bientôt,
Matthieu Dupont – Nutritionniste du sport
Sources scientifiques
Bartholomew, John B., Matthew A. Stults-Kolehmainen, Christopher C. Elrod, et Janice S. Todd. « Strength Gains after Resistance Training: The Effect of Stressful, Negative Life Events ». _Journal of Strength and Conditioning Research_ 22, no 4 (juillet 2008): 1215‑21.
Hardy, L. « Psychological Stress, Performance, and Injury in Sport ». _British Medical Bulletin_ 48, no 3 (juillet 1992): 615‑29.